La souveraineté numérique, nouveau pilier de la stratégie IT des entreprises françaises
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La donnée est devenue l’un des actifs les plus précieux des organisations. Elle conditionne la performance économique, l’innovation, la confiance des clients et, de plus en plus, la sécurité des activités. La question de la souveraineté numérique ne relève plus du débat théorique : elle s’impose comme un enjeu stratégique pour les entreprises françaises, confrontées à une dépendance croissante vis-à-vis des grands fournisseurs de services cloud étrangers.
Face à la domination des hyperscalers américains et asiatiques, une question centrale se pose : comment garantir la maîtrise, la confidentialité et la pérennité des informations stratégiques, sans subir des contraintes juridiques ou technologiques imposées par des acteurs externes ?
Qu’est-ce que la souveraineté numérique ?
La souveraineté numérique désigne la capacité d’un État, d’une organisation ou d’une entreprise à garder le contrôle de ses infrastructures numériques, de ses données et de ses systèmes d’information, sans dépendre de juridictions ou d’acteurs étrangers pouvant en restreindre l’usage ou en exiger l’accès.
Elle ne se limite pas à la seule localisation des données. Elle englobe :
- la maîtrise des infrastructures (cloud, réseaux, logiciels critiques),
- la sécurité et la protection contre les cybermenaces,
- la conformité réglementaire,
- la résilience opérationnelle en cas de crise technique, juridique ou géopolitique.
Autrement dit, il s’agit de garantir que les données restent accessibles, exploitables et protégées, quelles que soient les évolutions du contexte international.
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Pourquoi la souveraineté numérique est-elle devenue un impératif ?
Plusieurs facteurs expliquent pourquoi ce sujet est aujourd’hui au cœur des préoccupations des directions générales et des DSI.
Des lois extraterritoriales contraignantes
Des dispositifs comme le Cloud Act ou le FISA permettent aux autorités américaines d’exiger l’accès à des données hébergées par des entreprises soumises à leur juridiction, y compris lorsque ces données sont stockées en Europe. Cette situation crée une zone d’incertitude juridique incompatible avec la gestion d’informations sensibles.
Un environnement géopolitique instable
Les tensions internationales, les sanctions économiques et les risques de ruptures d’approvisionnement technologique rappellent que le numérique n’est pas neutre. Une dépendance excessive à des infrastructures étrangères peut devenir un point de vulnérabilité majeur.
Un cadre réglementaire européen de plus en plus exigeant
Le RGPD, la directive NIS2 ou encore le règlement DORA imposent des obligations strictes en matière de protection des données, de continuité d’activité et de gestion des risques numériques. Le non-respect de ces règles expose les entreprises à des sanctions financières lourdes et à des atteintes à leur réputation.
Ignorer ces contraintes, c’est accepter des risques juridiques, financiers et stratégiques difficilement maîtrisables.
Les conséquences d’une dépendance excessive aux hyperscalers
Aujourd’hui, près de 70 % des données professionnelles françaises sont hébergées sur des infrastructures de cloud américaines. Cette concentration pose plusieurs problèmes.
D’abord, le vendor lock-in : une dépendance technologique forte, qui rend les migrations vers d’autres solutions longues, coûteuses et parfois techniquement complexes. Les entreprises perdent alors une partie de leur liberté de choix.
Ensuite, la confidentialité des données est fragilisée, en particulier dans les secteurs régulés comme la banque, la santé, l’énergie ou la défense. Dans ces domaines, la moindre fuite ou indisponibilité de données peut avoir des conséquences critiques.
Enfin, cette dépendance limite la capacité d’innovation et de négociation des entreprises, qui doivent s’aligner sur les conditions techniques, contractuelles et économiques imposées par quelques acteurs dominants.
Comment construire une stratégie de souveraineté numérique ?
La souveraineté numérique ne signifie pas un rejet systématique des hyperscalers. Elle repose sur une approche pragmatique et équilibrée, fondée sur la maîtrise des risques.
Identifier et cartographier les données critiques
Toutes les données n’ont pas le même niveau de sensibilité. La première étape consiste à identifier celles qui sont stratégiques, sensibles ou soumises à des obligations réglementaires fortes.
Diversifier les fournisseurs
Intégrer des acteurs européens ou français certifiés (SecNumCloud, ISO 27001) permet de réduire la dépendance et de renforcer la conformité. Des approches hybrides ou multi-cloud peuvent offrir un bon compromis entre performance et souveraineté.
Renforcer la gouvernance et la cybersécurité
La souveraineté passe aussi par une gouvernance claire des données, des politiques de sécurité robustes et une capacité à auditer ses prestataires.
Impliquer et former les équipes
Les enjeux de souveraineté doivent être compris par les équipes IT, juridiques et métiers afin d’être intégrés dès la conception des projets numériques.
La souveraineté numérique n’est plus un sujet réservé aux États ou aux grandes institutions. Pour les entreprises françaises, elle constitue désormais une condition de résilience, de conformité et de compétitivité.
Celles qui anticipent ces enjeux renforceront leur capacité à protéger leurs actifs stratégiques et à s’adapter aux évolutions réglementaires et géopolitiques. Celles qui tardent à agir s’exposent à des risques croissants. La question n’est donc plus de savoir s’il faut agir, mais comment et quand.
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