6 idées reçues sur les datacenters

Bien qu’il soit vrai que les datacenters consomment une quantité significative d’énergie pour maintenir les serveurs en fonctionnement et refroidir les équipements, il est important de reconnaître les progrès réalisés dans le secteur pour réduire leur impact. D’après l’étude menée par l’ADEME en 2022, les datacenters représentent 16% des impacts du numérique français, très loin derrière la production des terminaux des utilisateurs (79 %).

Ce chiffre s’explique notamment par les différents moyens mis en œuvre pour rendre les datacenters moins polluants : utilisation de sources d’énergies renouvelables, optimisation du refroidissement grâce à des techniques innovantes, réutilisation de la chaleur émise, utilisation de technologies de gestion de l’énergie…

Mais surtout, le principe de la mutualisation permet de diviser par 5, voire par 10 la consommation effective par rapport à l’équipement de toutes les entreprises. Par exemple : si 300 entreprises disposent chacune de leur propre infrastructure, cela représente 300 onduleurs, 300 climatisations, 300 groupes électrogènes ou onduleurs… Alors qu’un datacenter capable d’accueillir 300 clients ne sera équipé que d’une quinzaine d’onduleurs mutualisés.

Les datacenters représentent effectivement des investissements initiaux significatifs en termes d’infrastructure, d’équipement et de conception : serveurs, systèmes de refroidissement, alimentation électrique redondante, dispositifs de sécurités, systèmes de sauvegarde… Si vous souhaitez avoir votre propre salle blanche, la déployer, la maintenir, la faire évoluer avec une équipe variée pour la piloter, cela représente un coût élevé.

Si vous optez pour le housing (collocation), cela diminue nettement les coûts : vous gardez votre matériel, dans un espace en collocation, avec de nombreux services embarqués et une équipe d’experts dédiée à la maintenance de votre matériel.

Même si les grandes entreprises restent des utilisatrices importantes (du fait de leur volume de données et leurs besoins), les datacenters sont essentiels pour toute organisation qui stocke et traite des données en ligne. De nombreuses petites et moyennes entreprises, et institutions publiques, ont recours aux services de datacenter pour stocker, gérer et traiter leurs données.

Il est à noter que cela est particulièrement vrai lorsque l’entreprise traite de la donnée de santé. À partir du moment où une entreprise collecte et dispose d’une donnée sensible et confidentielle, elle doit s’assurer sa sécurité et son intégrité, et ce, indépendamment de sa taille. Le cloud apparait alors comme la solution la plus adaptée.

L’automatisation est en effet prédominante dans la gestion quotidienne des datacenters. Cependant, une présence humaine est essentielle pour la maintenance, la surveillance et la gestion des opérations complexes.

Les besoins des clients évoluent, il faut donc régulièrement ajouter de nouvelles machines, en enlever des anciennes, ajouter de la RAM, modifier la manière dont les machines sont interconnectées, suivre les évolutions des besoins des clients, assurer la maintenance pure et la maintenance hard (un ventilateur qui tombe en panne et qu’il faut remplacer par exemple), s’assurer de la sécurité des accès…

Toutes ces missions quotidiennes nécessitent une équipe d’experts dédiés :

• Directeur technique : pour coordonner les activités de l’équipe, planifier et garantir la disponibilité des ressources, résoudre les problèmes techniques et imaginer l’avenir.
• Technicien de maintenance : pour assurer la maintenance préventive et corrective des équipements, diagnostiquer et réparer les pannes matérielles, effectuer les mises à jour et les remplacements nécessaires.
• Administrateur système : pour gérer les systèmes d’exploitation des serveurs, installer et configurer les logiciels, surveiller les performances et résoudre les problèmes liés au système.
• Ingénieur en cybersécurité : pour assurer la protection des données.

Les datacenters ne sont pas simplement d’énormes disques durs. Via l’infogérance, ils permettent le traitement, l’analyse et la diffusion des données. Ils offrent de la puissance de calcul permettant de faire tourner des sites, des logiciels, des intranets… Ils sont au service de tout type d’entreprise ainsi qu’aux éditeurs de logiciels.

Contrairement à une idée préconçue, les solutions cloud françaises ne sont pas nécessairement plus coûteuses que les offres proposées par les géants technologiques américains, tels que les GAFAM. En fait, les datacenters français offrent une valeur ajoutée considérable grâce à leurs services par défaut embarqués, offrant des niveaux élevés de sécurité et de conformité dès le départ.

Avec une conformité automatique au RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données), les entreprises qui choisissent ces solutions peuvent être assurées que leurs données sont gérées de manière éthique et légale. De plus, la confidentialité est garantie, car les données restent sous juridiction française, offrant ainsi une protection accrue contre les intrusions et les abus potentiels.

Les datacenters français et le cloud souverain incarnent donc une alternative compétitive et sécurisée pour les entreprises souhaitant tirer parti de leurs données tout en préservant leur souveraineté et leur respect des réglementations en vigueur.

En conclusion, les datacenters ne sont pas de simples entrepôts de serveurs énergivores. Ils fournissent les bases nécessaires pour le stockage, le traitement et la diffusion des données. En démystifiant ces idées reçues, nous pouvons mieux comprendre l’importance des datacenters dans notre société interconnectée.